Autres pathologies que l’on peut traiter en ostéopathie
Qu’est-ce que l’ostéopathie ?
L’ostéopathie est une discipline qui diagnostique et traite par la main des dysfonctions de mobilité qui entrainent des troubles fonctionnels pouvant perturber l’état de santé. L’ostéopathe cherche quelles structures sont perturbées notamment dans certains états aiguës chroniques ou subnormaux du système musculo-squelettique. Les états subnormaux sont les états entre la limite du normal et du pathologique.
« Science, art et philosophie, l’ostéopathie consiste, dans une compréhension globale du patient, à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les dysfonctions de mobilité des tissus du corps humain susceptibles d’en altérer l’état de santé. »
Lésion (ou dysfonction) ostéopathique
La dysfonction ostéopathique est une réaction mécanique et physiologique d’une structure du corps en réponse à une agression : trouble de la posture, traumatisme, efforts répétés, maladie, stress psycho-émotionnel ou facteurs environnementaux (mauvaise alimentation, mauvaise hygiène de vie, pollution…). Elle s’accompagne inexorablement d’une restriction de mobilité de la structure concernée.
Par le lien des corrélations tissulaires, cette restriction de mobilité retentira à distance sur une ou plusieurs structures. Le corps tentera alors de s’adapter au mieux par le biais d’une rééquilibration de sa structure (réaction mécanique au niveau des articulations) et/ou d’une modification de ses fonctions (réaction physiologique au niveau des organes), c’est le phénomène d’adaptation.
Lorsque ces mécanismes de régulation sont dépassés, le corps compense peu à peu (phénomène de compensation), le trouble fonctionnel perdure et peut être alors à l’origine d’une maladie qui se déclarera ultérieurement. C’est la décompensation.
Comment l’ostéopathie peut-elle agir sur des pathologies comme l’asthme, les allergies ou même les pathologies cutanées telles que l’eczéma ou le psoriasis ?
Le système neuro-musculo-squelettique est « the primary machinery of life » (le principal mécanisme de vie). Tous les autres systèmes sont à son service.
Irvin Korr Professeur au Département de physiologie du College of osteopathic medicine à Kirksville USA de 1944 à 1975.
Le Docteur Korr a consacré plus de trente ans de sa vie de chercheur à essayer de mettre scientifiquement en évidence les mécanismes neurobiologiques mis en jeux par les thérapies manipulatives, apportant ainsi à l’ostéopathie une justification scientifique et surtout une nouvelle conception physiologique de la lésion ostéopathique ainsi que les preuves expérimentales exprimées en langage scientifique de l’efficacité ostéopathique. Le mythe de la vertèbre qui se déplace n’est plus. La lésion ostéopathique, phénomène de surface ou simple erreur mécanique est remplacée par un concept physiologique solide parce que expérimentalement établi; nous soutenant dès lors constamment dans nos traitements et dans nos dialogues avec les autres.
A chaque étage de la moelle épinière et de la colonne vertébrale, on note l’émergence de nerfs dont l’innervation est responsable de territoires précis (métamères) se rapportant aux territoires viscéral (viscérotome), cutané (dermatome ), ostéo-articulaire (sclérotome), musculaire (myotome) et vasculaire (angiotome).
En ostéopathie, on note effectivement d’une part qu’une dysfonction vertébrale provoque des effets à la fois sur les territoires mécaniques et viscéraux du thorax. Quand Still dit : « la structure gouverne la fonction », il implique que si la cage thoracique est bloquée, la fonction respiratoire est évidemment perturbée, ce que l’on retrouve chez les patients asthmatiques. D’autre part, une hyper sollicitation métamérique (viscérotome, dermatome…) provoque une facilitation du système nerveux (Irvin Korr) qui va répondre sur l’ensemble des métamères en rapport.
D’après le Professeur Irvin Korr, (The facilitated spinal segment), un blocage du sclérotome (ostéo-articulaire), irrite les fibres nerveuses ce qui provoque une réaction réflexe locale ou à distance, une gêne, une douleur et une irritation du système neurovégétatif qui répond en hyper sollicitant l’ensemble du métamère entrainant une facilitation du viscérotome (viscères), du dermatome (cutané), du sclérotome (ostéo-articulaire), du myotome (musculaire) et de l’angiotome (vasculaire).
Application à l’asthme : l’ostéopathie, thérapeutique de choix…
Comme nous venons de le voir, une lésion ostéopathique qui entraine une restriction de mobilité au niveau d’une vertèbre (sclérotome : territoire ostéo-articulaire) peut avoir une répercussion (hyper excitabilité, hyper irritabilité, hyperréactivité) sur l’ensemble du territoire nerveux dont cette même vertèbre à la charge (myotome, dermatome, viscérotome, angiotome) c’est ce qu’on appelle l’état facilitation (Irvin KORR).
La lésion ostéopathique (mécanique) va donc crée en partie une zone de facilitation sur toute une zone neurologique (métamérique). Le territoire en rapport va devenir plus fragile et plus sensible aux afférences extérieures (stress, facteurs environnementaux…) qui vont devenir dans le cas de l’asthme, des facteurs déclenchants induisant l’asthme.
Comme nous allons le voir en détail plus loin, les dysfonctions somatiques au niveau de la cage thoracique auront deux types de répercussion :
- L’une Mécanique : Toute lésion ostéo-articulaire sur la cage thoracique (aussi bien costale que vertébrale), plus particulièrement au niveau des 3 premiers étages thoraciques sera à l’origine de dysfonctionnement des bronches et aura des conséquences sur la tension des muscles intercostaux (et même du diaphragme) empêchant une bonne ampliation de la cage thoracique et pouvant entrainer une gêne respiratoire à type d’oppression thoracique ou d’essoufflement par exemple. Le traitement de ses lésions rétablira une fonction respiratoire correcte.
- L’autre Neurologique :
Une lésion d’une des structures de l’articulation intervertébrale en relation avec des fibres nerveuses, peut causer une réaction réflexe locale ou à distance entraînant non seulement une gêne ou une douleur, mais aussi des changements dans l’activité du système neurovégétatif et par là même des modifications dans les organes qu’il innerve (ici les bronches), cercle vicieux qui peut être rompu par la thérapie manipulative.
La facilitation d’un segment médullaire englobe la facilitation des voies sympathiques et peut aboutir à un état de sympathicotonie susceptible d’entraîner une pathologie viscérale.
Par l’intermédiaire de la paire de nerfs rachidiens qui en émerge, c’est finalement tout un métamère qui est concerné (dermatome, viscérotome, sclérotome, myotome).
L’origine de tout ce dérèglement (provoquant l’asthme) est attribuée au système neuro végétatif qui contrôle toutes les modifications du corps de quelques origines qu’elles soient (cf schéma interrelation snv ci-dessous).
Irvin Korr Professeur en physiologie à Kirksville USA de 1944 à 1975.